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Sculpture
![]() Robert Latour d'Affaure 1994 en Pays Basque |
Renaissance de l'Art Funéraire
Stèle Funéraire à BIDART Pays-basque Élever un monument funéraire
est un acte sacré, qui dans l’histoire des civilisations,
a toujours été porteur d’une profonde signification architecturale;
les dolmens en Bretagne,
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Il s'agissait de faire une oeuvre qui exprime
simultanément les principes fondamentaux de l’art funéraire
séculaire basque et les nouvelles directions qu'empruntent depuis
l'aprés-guerre la sculpture et l'architecture internationales, avec
notamment le travail du sculpteur basque Jorge Oteiza, qui envisage aujourd'hui
la sculpture comme une construction de l'espace. Le visiteur atteind à
l'issue de son approche, un état immobile et intime, propice à
la méditation. Il voit sous un angle en contre- plongée et
de biais, un petit cube ouvert, scintillant sous le soleil, qui révèle
la discoïdale couchée qu’il contient, et semble flotter au
dessus d’une surface blanche.
L’homme debout qui regarde la stèle détermine la mesure et la disposition dans l'espace des éléments qui la composent. Les matériaux n'assurent pas l’étanchéité. La matière est employée pour le grain de sa texture, et sa couleur propre, et elle évolue à l'état brut selon des processus naturels. Le parallélépipède préfabriqué constituant le caveau laissé brut de béton, est destiné à mettre en évidence les éléments qui lui sont ajoutés. Des longrines en pierre grise d’Arudy supportent six plaques en grés blanc de la Rhune, dont trois présentent sur leur face supérieure un aspect rugueux et les trois autres de forme identique aux premières ont un aspect lisse. Ces plaques ne sont pas jointives et laissent donc pénétrer dans l'interstice, l’eau de pluie qui traverse dans l'épaisseur reservée un lit de gravier pour s'évacuer en terre. Un prisme en croix à branches égales de granit s’ancre dans le béton et surgit par une encoche, d'une plaque de grés blanc. Il supporte et s'imbrique à une discoïdale en grésrose et un cube en acier inoxydable aux faces découpées aux aspects de surface poli vibré à l’extérieur et poli satiné à l’intérieur. Par son orientation selon les quatres points cardinaux le cube s’accorde avec la trajectoire du soleil. Malgré ses faces trés découpées, il conserve sous le regard son identité et agit comme un miroir par sa géometrie élémentaire et les réflexions de lumière sur l'acier inoxydable. Il renvoie dans un premier temps le visiteur à lui-même. Puis le regard pénètre à l'intérieur du cube, le visiteur voit une discoïdale sculptée sur sa face supérieure, d'un bas-relief composé, au centre d'une croix latine orientée vers lui. En périmetrie une serie de pyramides ciselées en creux captent par leurs facettes triangulaires les rayons solaires. Quatre symboles abordent les thèmes de l’infini, de la maternité, de l'origine. Le motif de la spirale est reproduit tel qu'il fut gravé par un chasseur préhistorique, dans le "Picture Canyon" en Arizona, sur les plateaux du Colorado. La maternité est inspirée de celles qu'Eduardo Chillida, sculpteur basque contemporain, représente dans ses travaux d'orfèvrerie. La louve exprime le mythe fondateur de la Rome antique, et évoque l'origine de la personne défunte. Et enfin le motif de croix denommée "lauburu" en langue basque, d'origine celtique en Europe, et qui date du deuxième millénaire, rattache le monument à toute la tradition d'Art populaire du Pays basque. La stèle exprime les états infinis par lesquels l'être passe. Elle forme un tout cohérent, articulé, autonome, atemporel, dans un espace vide et ouvert. Robert LATOUR D'AFFAURE |